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4.2 Les impacts sur l’individu au niveau physique

 

Maintenant que nous avons étudié les impacts au niveau cérébral, intéressons-nous au niveau physique. Tout le monde remarque qu’après un mauvais sommeil, nos réflexes diminuent, nos mouvements sont plus lents… Ainsi, nous allons étudier ces conséquences avec, dans un premier temps, l’impact sur les performances physiques, puis dans un second temps, les symptômes de fatigue et leurs conséquences.

 

4.21 Performances physiques

Nous savons que la présence de fatigue réduit nos performances physiques, mais aussi que dormir supprime la fatigue. En effet, le sommeil joue un rôle d’économie d’énergie : il baisse la fréquence cardiaque et la fréquence respiratoire, ainsi que l’activité des cellules nerveuses, ce qui va avoir pour effet de plonger dans une profonde relaxation les muscles du tonus postural et les muscles impliqués durant un effort. Cette relaxation va permettre à notre organisme d’éliminer les toxines et les déchets accumulés au cours de la journée. Enfin, au cours de la nuit, notre corps effectue la synthèse du glycogène musculaire, le glycogène étant la forme sous laquelle les glucides (des nutriments énergétiques) sont stockés dans l’organisme.

En quoi le sommeil influe sur l’activité physique ?

Un manque de sommeil entraine de la fatigue musculaire, une baisse de la reconstitution des cellules musculaires ainsi qu’une augmentation des besoins en nutriments. Par ailleurs, un stress musculaire dû au manque de sommeil provoque une inflammation sur le corps.

 

Une recherche effectuée sur différents sportifs a montré certaines conséquences d’un manque de sommeil. Au repos, les sportifs d’endurance (des coureurs) ont vu leur consommation d’oxygène (VO2) augmenter, et tous les sportifs ont vu leur volume de gaz carbonique (CO2) expiré augmenter. Cependant, la fréquence cardiaque, le quotient d’échange respiratoire, la ventilation et la saturation en oxygène n’ont pas subi de changement. Au cours d’un effort, les joueurs de volley-ball pouvaient tenir moins longtemps un effort intense, et tous les sportifs ont subi une réduction de leur ventilation.

Enfin, la performance physique est associée à la vigilance : un sportif a de meilleures chances d’améliorer ses résultats lorsque sa vigilance est élevée. Ainsi, un décalage des horaires de sommeil entraine une avance ou un retard du moment de la performance de pointe.

4.22 Les symptômes de fatigue

Les conséquences d’un manque de sommeil les plus visibles sont, sans aucun doute, les symptômes de fatigue. Parmi eux, l’augmentation du clignement des yeux et le frottement des yeux sont communs. Lorsque nous clignons des yeux, nos paupières recouvrent la surface de nos globes oculaires de liquide lacrymal, ce qui va permettre d’éviter un assèchement de l’œil. Cependant, le symptôme de fatigue le plus connu reste le bâillement.

Pourquoi baillons-nous ?

Il existe de nombreuses hypothèses à ce sujet, mais la plus répandue affirme que bailler serait un moyen de stimuler la vigilance : lors d’une baisse d’attention, le corps envoie un signal au cerveau afin de conserver le système d’éveil. Nous savons d’ailleurs que l’activité du cerveau change après un bâillement, ce qui expliquerait ce sursaut d’attention. Le bâillement est généralement accompagné d’une pandiculation, un étirement des muscles.

Autoportrait, de Joseph Ducreux

Que se passe-t-il lorsque l’on baille ?

Le bâillement se décompose en trois phases : une longue inspiration, une apnée d’une seconde, puis une expiration rapide. Au cours de ce phénomène, l’hypothalamus active la sécrétion d’un certain neurotransmetteur (l’acétylcholine) par l’hippocampe, qui va alors déclencher le bâillement en activant des récepteurs des muscles du larynx, du visage et de la mâchoire. Le bâillement se fait donc principalement à l’aide de neurotransmetteurs excitateurs.

Pourquoi bâiller est-il contagieux ?

Lorsque l’on voit quelqu’un bailler, nous ballions. La fonction de stimulation de la vigilance pourrait expliquer pourquoi bâiller est si communicatif. En effet, 3 personnes sur 4 sont sujettes à cette contagion, que les scientifiques appellent « réplication ». Ce comportement s’explique par la présence de « neurones miroirs » dans notre cerveau, qui s’activent lorsque l’on réalise une action, mais aussi lorsque l’on voit quelqu’un la réaliser. Cependant, nous ne répétons pas toujours les gestes que nous voyons (car notre cortex moteur est alors inhibé), sauf pour le bâillement. La transmission de cette action peut être expliquée par le fait que chez les grands primates, bailler est aussi communicatif, car le bâillement permettait de conserver l’attention de tout le groupe, et ainsi avoir des activités synchrones.

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